INEVIEW DE G.PUECH
"Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’écrire un livre ?
J’ai toujours éprouvé ce besoin, le besoin de raconter quelque chose.
Raconter une histoire, tout d’abord, c’est beau. Que ce soit oralement, ou par écrit, l’histoire racontée à ce petit côté magique qui doit nous amener d’une mise en scène au dévoilement d’une intrigue, puis à l’attachement à des personnages. Une histoire, c’est un moyen de transmettre un ressenti, une émotion. C’est aussi un pouvoir incroyable, celui de créer des personnages, de créer un univers dans lequel on place qui on veut, dans lequel on imagine notre pire ennemi à qui on peut se permettre de faire endurer les horreurs les plus incroyables. Cela a un côté assez jouissif, écrire c’est avoir un certain pouvoir.
Est-ce votre premier écrit ?
C’est mon premier roman. J’ai écrit plusieurs nouvelles auparavant, quelques-unes étant disponibles sur mon site gratuitement, mais j’avais envie de me lancer dans un récit long, dans lequel je pouvais construire des personnages sur la durée, en particulier le personnage de Thomas.
Qu’est-ce qui vous a inspiré ?
Je ne sais pas bien. La littérature, le cinéma regorgent de sujets ayant pour thème les ombres, les fantômes, les morts, tout cela. J’avais envie d’écrire un parcours, un combat contre la maladie. Ce roman est un récit d’aventures dans un univers fantastique. Il recouvre de nombreux thèmes tels que la maladie, les relations sociales, l’amitié… Je voulais écrire un peu sur tout cela en empruntant un ton léger.
Combien de temps avez-vous mis pour écrire ce livre ?
J’ai pris beaucoup de temps ! Etant enseignant à côté, j’ai profité de mes vacances scolaires pour écrire ce roman, cela m’a pris deux ans.
Est-ce que vous pensez que le héros, Thomas, vous ressemble ou alors aimeriez-vous lui ressemblez ?
Thomas possède certains traits que j’avais dans mon adolescence. Il est un peu fainéant, il se laisse vivre et profite tranquillement de la vie. J’étais un peu comme ça aussi. Néanmoins, le reste de son personnage est purement fictionnel, il n’y a pas d’autres liens entre ce personnage et moi. Heureusement, car si j’avais dû avoir une part du caractère de chacun des personnages que j’ai créés, je serais plus que schizophrène !
Aimeriez-vous vivre ce que Thomas vit dans le monde des Ombres ?
Bien sûr ! Dans cet univers, Thomas possède des capacités physiques incroyables ! Il peut réaliser des prouesses dont aucun homme n’est capable, alors oui, je rêverais de pouvoir accomplir les mêmes choses. Et puis il y a ce petit quelque chose d’héroïque dans son aventure qui ne me déplairait pas non plus !
Connaissez-vous le thème que votre livre côtoie à chaque page : le coma et l’inconscience (je veux dire par là, êtes-vous déjà tombé dans le coma ?)
Non je ne suis jamais tombé dans le coma .
Les démarches pour faire éditer son livre sont-elles compliquées ?
Cela dépend, il faut savoir comment on prend le problème. Si l’on souhaite être édité dans une maison d’édition prestigieuse, à la renommée qui dépasse nos frontières, alors c’est compliqué. Cependant, être édité dans un grand groupe est un excellent moyen pour être traité comme un sous-fifre, comme un mouchoir jetable qui doit rapporter de l’argent ou dégager.
Il est aussi possible de choisir son éditeur, de choisir une personne de confiance et qui respecte l’auteur, qui lui accorde réellement sa confiance. Le procédé n’est pas beaucoup plus simple car il faut toujours que le manuscrit soit retenu, mais la relation est bien meilleure, on s’y sent plus à l’aise et respecté.
C’est pourquoi je suis heureux d’être édité chez La Matière Noire, un éditeur qui a une idée saine de son métier et un grand respect pour ses auteurs.
Pensez-vous, un jour, faire éditer ce livre en édition papier ?
Je ne sais pas. Je lis énormément sur ma liseuse numérique. En fait je ne lis plus que sur ça. Je me suis vite rendu compte que la forme importait peu. Ce qui compte, c’est ce que l’on a à dire, pas ce sur quoi c’est écrit. De plus, le petit monde du numérique évolue à vitesse grand V en France ; bien sûr, on est encore loin des Etats-Unis où un quart des lecteurs lisent en numérique, mais il y a une grande communauté de lecteurs d’E-books.
Est-ce vous qui fixez le prix du livre ou l’éditeur ?
L’éditeur fixe le prix du livre en accord avec l’auteur.
A ce titre, le numérique rend la littérature accessible à tous, les prix étant moins élevés du fait d’une production plus simple. Pas besoin de faire imprimer des tonnes de bouquins, le livre est disponible sur internet. Il y a bien sûr des éditeurs qui abusent encore du lecteur en proposant les livres numériques au prix du format papier, cela a joué dans mon choix d’éditeur. J’ai choisi une maison d’édition qui pratique des prix bas, dans le respect du lecteur, pour que mon livre soit lu, pas pour devenir plus riche que Beckham !
Sans être indiscret, comment sont réparties les parts, par rapport au prix du livre ?
Fifty-fifty en ce qui me concerne.
Comment avez-vous connu Lecturados ?
Après avoir écrit mon roman, je me suis rendu compte qu’il pouvait aussi plaire à un public plus jeune. Je ne l’avais pas écrit pour les ados mais je l’ai fait lire à mon neveu pour voir ce qu’il en pensait. Il a adoré et m’a dit qu’il aimerait bien en lire d’autres comme celui-là. Je me suis mis à chercher sur la toile différents blogs de lecture avec lui, et on a tous les deux accrochés sur votre site ! Vous connaissez la suite, je vous ai proposé de le lire et j’ai répondu avec plaisir à votre demande d’entretien ;).
Merci d’avoir répondu à mes questions monsieur Puech. Et merci de m’avoir contacté. "
Interview de Gregory Puech pour Lecturados. 2013. © Copie interdite.